Logo
Donate Now

1945 Ibrahim Dirawi (1919-1981)

Né: 10.12.1919 à Nazareth

Études:

  • 3.10.1933: Rejoint le Petit Séminaire Patriarcal
  • 1.10.1938: Rejoint le Grand Séminaire Patriarcal
  • 1.10.1941: Il a commencé à étudier la Théologie
  • 29.12.1941: Tonsure et Les Premiers Ordres Mineurs par Mgr Radourki à la Pro-cathédrale
  • 20.12.1942: Derniers Ordres Mineurs par S.B. le Patriarche Louis Barlassina dans la chapelle du Séminaire Patriarcal
  • 9.7.1944: Sous-Diaconat par S.B. le Patriarche Louis Barlassina à la Pro-cathédrale
  • 23.12.1944: Diaconat par S.B. le Patriarche Louis Barlassina à la Pro-cathédrale

Ordination: 8.7.1945 par S.B. le Patriarche Louis Barlassina dans le salon du Patriarcat latin de Jérusalem

Nominations & Activités:

  • 19.8.1945: Vicaire de la paroisse du Christ-Roi à Amman avec le curé P. Nemeh Simaan
  • 2.5.1949: Curé de la paroisse Saint-Paul à Ajloun, en Jordanie jusqu'au 1.9.1950
  • 13.9.1950: Curé de la paroisse Notre-Dame du Rosaire à Kérak et d'Ader, en Jordanie jusqu'au 5.6.1959
  • 5.6.1959: Curé de la paroisse Le Sauveur au Puits de Jacob à Naplouse, en Palestine jusqu'au 4.8.1961
  • 4.8.1961: Curé de la paroisse de l'Assomption de Notre-Dame à Salt, en Jordanie jusqu'à sa mort
  • 1968: Dirige la construction 4ème du presbytère en son temps de Salt
  • 15.5.1970: Célébration de son jubilé d'argent sacerdotal

Voyages: Belgique et Hollande (6.1976)

Mort: 2.2.1981 subitement à l'âge de 61 ans

Enterré: Cimetière d'Amman

Dans la journée du 2 février, une mauvaise nouvelle, transmise par la Croix-Rouge, attristait le Patriarcat latin. Le curé de Salt, D. Ibrahim Dirawi, était mort soudainement dans la matinée. Après D. Ibrahim Hélou, décédé le 24 août à 72 ans et D. Bichara Shweihat, le 1er octobre à 71 ans, il était le troisième missionnaire de Tans­jordanie à s'en aller inopinément vers la maison du Seigneur. Ce prêtre, tout discret et irréprochable, n'aura laissé que des regrets à tous ceux qui l'ont approché.

Il était né à Nazareth le 10 décembre 1919 dans une excellente famille catholique. Après ses études élémentaires à l'école paroissiale, il fut envoyé au petit séminaire à Jérusalem par Mgr Pascal Appodia (1888-1971), vicaire patriarcal de Galilée. Il y entrait en octobre 1933. En juillet 1936, grand et petit séminaire s'installaient à Beit Jala où il entra en philosophie en octobre 1938. Après un grand séminaire studieux, fervent, toujours sans éclat, il était ordonné prêtre le 8 juillet 1945 par le patriarche Barlassina, avec ses condisciples D. Hanna Kaldany et D. Georges Saba. Le Patriarche ayant été atteint d'un sévère infarctus le 23 mars précédent et étant condamné à de grands ménagements, d'escaliers surtout, l'ordination se déroula au divan même du Patriarcat, à l'étage.

La journée de la première messe solennelle de D. Ibrahim à Na­zareth fut vraiment dramatique. Son père, ayant ressenti un malaise cardiaque, ne put accompagner son fils à la basilique de l'Annoncia­tion; la crise de cœur l'emportait tandis que son fils célébrait à l'An­nonciation. A son retour celui-ci trouvait son père déjà mort. Cette journée, prévue de grande joie, fut l'épreuve majeure de la famille éplorée et du jeune prêtre si cruellement frappé.

  1. Ibrahim fit ses premières armes pastorales comme vicaire de Mgr Siman à la paroisse du Christ-Roi d'Amman, alors que la capitale jordanienne prenait grand essor à la faveur de la guerre 1939-1945, puis de la transformation de l'émirat en royaume. Cependant, le boom lui venait en 1948, avec l'afflux des réfugiés palestiniens de la guerre arabe-juive. Ils apportèrent à Amman des éléments dynami­ques et aussi une main d'œuvre qualifiée; celle-ci ne cesserait de s'ac­croître, avec la Cis- Jordanie, occupée par les forces du Roi Abdallah et qui devint, le 24 avril 1950, la rive droite du Royaume de Jordanie.

En septembre 1948, D. Ibrahim avait été nommé curé de Naour, à 15 km à l'ouest d'Amman. Mais cette petite paroisse lui laissait des loisirs pour secourir Mgr Siman, surtout pour son école en pleine expansion avec l'afflux des réfugiés et immigrés palestiniens. En mai 1949, D. Ibrahim allait assurer pour un an la cure d’Ajloun. En 1950, le Patriarche Gori l'envoyait curé à Kérak. Il allait y passer 9 ans et y donner sa mesure. Avec son bon sens, sa ténacité et son doigté, il y continua avec plein succès les efforts féconds de ses prédécesseurs : D. Dunne de 1929 à 1940 et D. Michel Karam de 1940 à 1949. II y termina l'équipement de la paroisse, église et presbytère. II sut procurer à la Mission une maison voisine depuis longtemps désirée et qui fut précieuse depuis lors pour bien des activités paroissiales. Il réussit aussi à doter encore d'un mur convenable l'accès sud du presbytère, avec un autre au nord pour protéger l'accès de l'église. Avec deux magasins, il assainit aussi le monceau de ruines qui dégradait les abords ouest du presbytère. Sa persévérance et son savoir-faire obtenaient de ses fidèles une coopération très généreuse pour embellir leur église et la doter de cloches. En même temps, il prenait grand soin de développer son école et était un aumônier très dévoué et zélé de l'hôpital italien de la ville et de ses religieuses.

Après un passage de deux ans à la cure de Naplouse (1959-1961), il était nommé à Salt où il allait rester 20 ans jusqu'à sa mort. Entre 1966 et 1969, une pareille chance s'offrit à D. Dirawi, qui sut aussi en profiter. Malgré l'hostilité d'une municipalité hostile et retorse, il put, grâce à sa persévérante ténacité et à son savoir-faire, réaliser à son tour une systématisation très heureuse de la mission. La municipalité avait voulu élargir encore la route de 1903, artère principale de Salt dans cette étroite vallée. Il fallait encore prendre quelques mètres sur le presbytère et les magasins adossés aux classes. D. Ibrahim finit par obtenir une assez bonne indemnité, jointe à une aide allemande. Il put rebâtir les magasins sur des fondements plus solides et les surmonter désormais d'appartements plus modernes pour le curé. À l'est de la mission, il pouvait aussi ceinturer toute la propriété de magasins et d'appartements de rapport, qui protégeaient en même temps la cour de l'école et l'abside de l'église. Ces travaux bien réussis ont à la fois transformé heureusement et modernisé tout l'ensemble de la mission. Les nouveaux magasins, mieux compris et fort appréciés sur cette rue principale, procurent des revenus pour l'entretien de la mission. En 1975 encore, et toujours pour élargir la route vers Amman, D. Dirawi devait céder le pauvre cimetière de sa communauté. Il pouvait obtenir en échange un terrain plus considérable, plus tranquille, dans la vallée du Wadi Cha'eb, plus éloigné, il est vrai, mais d'accès plus aisé à l'ère de l'auto. Enfin, grâce aux Al­lemands qui avaient déjà bâti quelques classes à l'ouest au-devant de l'église, il venait de pouvoir y élever deux étages pour des classes et, en haut, les appartements des Sœurs. Il n'aura pu voir la fin de ces derniers travaux.

Salt, réduite par l'émigration constante, devenait une paroisse modeste. Mais elle est encore excellente et D. Ibrahim l'a spirituellement soignée avec beaucoup de zèle, tout particulièrement son école toujours florissante. Il y faisait avec amour ses catéchismes, aidé par les Sœurs du Rosaire et aussi des enseignants à qui il savait communiquer son zèle.

Ces toutes dernières années, sa santé s'était altérée, avec un fort diabète et, l'an passé, un premier infarctus inquiétant, qui avait nécessité son hospitalisation quelque temps à Amman. Récemment, il se sentait menacé. Après la mort de D. Hélou et de D. Bichara, il avait dit qu'il serait le troisième à partir. Il ne se faisait donc pas d'illusions. Il était cependant bien soigné par sa mère, chrétienne très dévouée et très discrète aussi, qui vivait avec lui depuis de longues années.

Au matin du 2 février, D. Ibrahim, toujours d'horaire très régulier, ne paraissant pas à l'église pour la messe, sa mère et les Sœurs inquiètes venaient le chercher. Trouvant sa porte fermée, elles la fai­saient enfoncer. Elles le trouvaient en pyjama, déjà rasé, mais sans vie, terrassé par un dernier infarctus fatal. Ses paroissiens, qui aimaient fort leur curé, zélé, tout discret, respecté de tous, ont bien témoigné de leur appréciation et affection pour lui à ses obsèques. Celles-ci ont rassemblé aussi beaucoup de ses confrères de Jordanie qui l'estimaient universellement. Ils l'ont accompagné devant le Seigneur de leurs prières fraternelles. D. Ibrahim a été enseveli aussi au nouveau cime­tière d'Amman.