Né: 8.6.1920 à Ramallah, en Palestine
Études:
- 3.10.1933: Rejoint le Petit Séminaire Patriarcal, sur recommandation du P. Mansour Gelat, alors curé de Ramallah
- 1.10.1938: Rejoint le Grand Séminaire Patriarcal en Philosophie
- 1.10.1941: Il a commencé à étudier la Théologie
- 29.12.1941: Tonsure et Premiers Ordres Mineurs par Mgr Rudouski à la Pro-cathédrale
- 20.12.1942: Derniers Ordres Mineurs par S.B. le Patriarche Louis Barlassina, chapelle du Séminaire Patriarcal
- 9.7.1944: Sous-Diaconat par S.B. le Patriarche Louis Barlassina, Carmel de Bethléem
- 23.12.1944: Diaconat par S.B. le patriarche Louis Barlassina à la Pro-cathédrale
Ordination: 8.7.1945 par S.B. le Patriarche Louis Barlassina dans le salon du Patriarcat latin de Jérusalem
Nominations & Activités:
- 19.8.1945: Vicaire de la paroisse de la décollation de Saint-Jean-Baptiste à Madaba avec le curé P. Ibrahim Helou
- 2.5.1949: Curé de la paroisse Saint-Georges à Irbed, en Jordanie jusqu'au 1.9.1950
- 30.8.1949: Vicaire de la paroisse de l'Immaculée Conception à Hoson avec le curé P. Émile Shahadeh
- 1.9.1950: Curé de la paroisse du Cœur Immaculé de Marie à Fuheis, en Jordanie jusqu'au 18.10.1951
- 18.10.1951: Curé de la paroisse de la décollation de Saint-Jean-Baptiste à Madaba, en Jordanie jusqu'au 23.7.1973
- 25.1.1964: Membre de la Commission liturgique
- 11.1966: Membre du Conseil presbytéral
- 14.6.1970: Célébration de son jubilé d'argent sacerdotal avec sa paroisse de Ramallah pour les travaux de la commission liturgique
- 19.3.1971: Investi Chanoine du Saint-Sépulcre
- 1974: Éditeur des livres liturgiques
- 1980: Organisateur des émissions radio-Israël
- 3.1982: Ministère de Pâques : Irbed, professeur et confesseur au Séminaire du Patriarcat latin
- 2.11.1983: Correction du lectionnaire à Amman
- 17.9.1984: Présentation du nouveau missel Latin-arabe à la CELRA
Voyages:
- France, Italie, Hollande (06-7.1965)
- Turquie (11.7.1970)
- États-Unis (20.8.1973, 1981)
- Madaba (24.6.1974) Un mois
- Égypte (26.11.1982)
- Madrid, Fatima Paris et Lourdes (12-25.7.1983)
- Jordanie (1986)
- Égypte (2.1986) Dix jours
- Dubaï, Californie (26.8.1987, 1990)
-
Mort: 3.5.1995 à l'hôpital Saint-Joseph, Jérusalem, à l'âge de 75 ans
Né à Ramallah le 6 juin 1920, il fit ses études élémentaires à l'école de la paroisse. En 1933, il entra au Séminaire Patriarcal. En 1945, il fut ordonné prêtre à Jérusalem, dans la chapelle du Patriarcat, avec son compagnon de classe, S.E.Mgr. Hanna Kaldany, par le Patriarche Louis Barlassina. Après son ordination, il fut 4 ans vicaire à Madaba de D Ibrahim Helou, puis à Hasan en 1949, chargé d'Irbed et curé de Fuheis en 1950. Un an après, il est nommé curé de Madaba. II devait passer presque toute sa vie dans cette paroisse. Il y laissa un souvenir et une empreinte pastorale propre. Il fut connu par une jeunesse fougueuse. Vu son zèle et la cohérence de sa vie et de sa foi, les paroissiens admirent sa manière forte de traiter les problèmes et les personnes, sans chercher les demi-solutions. Il essaya de former la foi de ses paroissiens, les jeunes et les adultes. Ses visites à domicile étaient désirées et attendues. Elles laissaient une empreinte spirituelle et créaient avec tous, sans distinction, une amitié humaine qui renforçait son annonce de l'Évangile. Déjà avant le Concile, il avait des rapports œcuméniques avec son confrère, Abouna Sbir Es-Sunna', grec orthodoxe de Madaba. Avec les Musulmans aussi, il entretint des rapports humains marqués par la bonté et par le courage. Ses concitoyens musulmans avaient pour lui respect et estime et voyaient en lui l'homme droit et fort.
De son temps, en 1955, eut lieu une des dernières péripéties des luttes entre tribus chrétiennes et musulmanes de la région. L'on sait en effet que Madaba fut fondée, comme ville et comme paroisse à la fois, par les tribus chrétiennes venues de Kerak, au sud, guidées par leur curé, D. Alexandre Macagno, en 1880. L'ancien site de Madaba n'était que ruine. Le patriarcat obtint alors du sultan de Constantinople la permission d'y établir les chrétiens venus de Kerak. Les tribus de la région se montrèrent hostiles aux nouveaux venus. Ce fut alors une série de combats, entrecoupés de périodes de paix. Cette situation continua jusqu'à l'arrivée de la famille Hachimite en Jordanie en 1920. Le pays commença à être organisé et pacifié et la turbulence des tribus fut bientôt contrôlée par la surveillance d'un gouvernement proche et efficient, après avoir dépendu de la lointaine Constantinople.
En 1955, D. George Saba voulut fêter avec sa paroisse le 75e anniversaire de sa fondation. Il avait invité pour l'occasion le Patriarche Alberto Gori pour une cérémonie de confirmation. À la grande surprise de tous, sans que personne ne s'y attendait, les hostilités d'antan reprirent ce jour. Il y eut combat entre tribus chrétiennes et tribus musulmanes. De chaque côté, il y eut des morts et des blessés. On sut par la suite que le coup était monté pour fomenter des troubles dans le pays, dans les conjonctures de la politique moderne. Le roi Hussein, qui venait de succéder à son grand-père Abdallah et à son père Talal, et commençait à prendre en main les rênes du pouvoir, prit des mesures énergiques pour mâter l'émeute. Depuis lors, malgré la tension toujours possible, les bons rapports entre musulmans et chrétiens reprirent et se stabilisèrent jusqu'à nos jours.
Dans les années 1950-1960, ce fut un temps d'ébullition politique dans toute la Jordanie et de création de partis politiques interdits et secrets. Toute la jeunesse était politisée. D. Georges Saba sut en ce temps conduire la paroisse et la ville avec force et prudence à la fois. Il eut beaucoup d'amis. Il eut certes ses ennemis aussi.
Outre le travail spirituel et social, il fit de grands efforts pour réparer et repeindre l'église paroissiale et pour agrandir l'école paroissiale, qui était l'unique importante dans la ville et qui a survécu jusqu'aujourd'hui, grâce aux efforts continus de ses successeurs. En 1970, pour raisons de santé, il dut quitter la paroisse à laquelle il resta attaché tout le reste de sa vie.
Malade, il se retira au patriarcat de Jérusalem. Pour cela, il n'arrêta pas de travailler. Déjà curé, il trouva, malgré ses nombreuses activités paroissiales, le temps nécessaire pour lire et écrire des articles dans les revues religieuses. Il publia également des essais sur la Vierge Marie, sur l'histoire de l'Église, sur l'histoire de Madaba et sur l'Écriture sainte. Sa contribution fut surtout remarquable dans le domaine des publicanœs liturgiques. Président de la Commission diocésaine de liturgie, constituée après le deuxième Concile du Vatican, il réussit à traduire tous les livres liturgiques: le Missel en trois volumes pour l'autel, en un volume pour l'usage des fidèles, le rituel des Sacrements, et enfin dans sa dernière année, un mois avant sa mort, la première partie du Bréviaire. A sa mort avait commencé la préparation du livre des Lectures, et préparait en même temps un livre sur la Sainte Vierge.
Prêtre d'une piété profonde, il fut un prédicateur, un confesseur et un directeur d'âmes recherché dans les diverses paroisses. Il succomba après avoir pris part à la Semaine Sainte dans la petite paroisse de Ain Arik, dans les Territoires occupés. Il passa une semaine après la Pâque à l'hôpital S. Joseph à Jérusalem, où le Seigneur le rappela à lui le 3 mai 1995. Il pensa pouvoir rendre grâce à Dieu pour son 50e anniversaire d'ordination sacerdotale en juillet 1995. Mais le Seigneur lui réserva, pour ce jubilé sacerdotal, la grâce de la vie éternelle.