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1920 Zacharie Chomali (1897-1963)

Né: 6.11.1897 à Beit Sahour, Palestine

Études: 16.8.1912: Rejoint le Petit Séminaire Patriarcal

Ordination: 26.9.1920 par S.B. le Patriarche Louis Barlassina

Nominations & Activités:

  • 1914: Mobilisé comme infirmier pendant la guerre
  • 20.10.1920: Vicaire de la paroisse de la décollation de Saint-Jean-Baptiste à Madaba avec le curé P. Louis Odeh et avec le curé P. Leandre Girard
  • 1.11.1921: Curé de la paroisse Saint-Pierre à Taybeh, en Palestine jusqu'au 20.9.1923
  • 23.9.1923: Curé de la paroisse de la décollation de Saint-Jean-Baptiste à Madaba, en Jordanie jusqu'au 2.12.1927
  • 9.4.1927: Opération de la cataracte s'est bien passée 
  • 12.1927: Curé de la paroisse Sainte-Famille à Gaza, en Palestine jusqu'au 23.2.1928
  • 23.2.1928: Curé de la paroisse de l'Immaculée Conception à Birzeit, en Palestine jusqu'au 9.12.1933
  • 9.12.1933: Curé de la paroisse Notre-Dame des Sept Douleurs à Aboud, en Palestine jusqu'au 17.10.1937
  • 4.5.1938: Curé de la paroisse Saint-Justin à Rafidia, en Palestine jusqu'au 7.11.1949
  • 8.1942: Curé de la paroisse Le Sauveur au Puits de Jacob à Naplouse, en Palestine jusqu'au 24.7.1943
  • 7.11.1949: Administre la paroisse Saint-Justin à Rafidia, en Palestine jusqu'au 4.4.1950
  • 7.11.1949: Curé de la paroisse Le Sauveur au Puits de Jacob et direction du Collège Catholique de Naplouse, en Palestine jusqu'au 19.8.1954
  • 9.9.1955: Curé de la paroisse Saint-Rédempteur à Jénine, en Palestine et ses succursales (Bourqin, Muqeibleh, Jalameh) jusqu'à sa mort
  • 1956: Dirige la construction de l'église et du presbytère en son temps de Jénine

Mort: 8.6.1963 à l'hôpital français de Bethléem à 13 h 30 des suites d'un cancer, à l'âge de 66 ans

Enterré: 9.6.1963 à Beit Sahour, en Palestine

Écrits:

  • La Manne Céleste, édite un ouvrage de méditation en arabe en deux volumes 1939
  • One Lord, One Faith, من ظلمة الضلال إلى نور اليقين 1953 traduit en arabe et édite au Liban l'ouvrage

Zacharie Chomali, missionnaire du Patriarcat latin, curé de Jérusalem, s'est éteint pieusement le 8 juin 1963, à l'hôpital français de Bethléem. On le savait condamné depuis déjà quelques mois pour un cancer. La Providence a disposé qu'il vienne rendre son âme à Dieu près des siens à Bethléem.

Le défunt appartenait aux Chomaly, tribu latine de Beit Sahour, le village des Pasteurs de l'évangile. Il était né le 6 novembre 1897 et a eu la faveur d'être baptisé à la grotte même de la Nativité à Bethléem en la fête de l'Immaculée Conception. Peut-être cette grâce valut-elle aussi celle de sa vocation sacerdotale.

Il entra au Petit Séminaire Patriarcal le 16 août 1912. Pendant la guerre de 1914, les résidences de Beit Jala puis de Jérusalem furent réquisitionnées par les Turcs. Le grand Séminaire Patriarcal, réduit à 4 élèves, prit logement au Patriarcat même. D. Zacharie connut même le sort peu banal d'être mobilisé comme infirmier à l'hôpital militaire voisin. Il partageait son temps entre cet hôpital et le Patriarcat où il continuait ses études. Avec ses condisciples, D. D. Théodore Maat et Joseph Steiner, il fut ordonné prêtre le 26 septembre 1920 par S. B. Mgr Barlassina.

Dès le mois d'octobre suivant, il commença son ministère à Madaba comme vicaire. Mais le 1er novembre 1921, il était déjà curé de Taybeh. Il revient en 1923 à Madaba comme curé et passe par la suite à Birzeit en 1928, à Aboud en 1933. En 1937, il resta quelques mois en famille, malade, avant de devenir curé de Rafidia pour 11 ans. Il le fut aussi de Naplouse en 1950. Après une nouvelle atteinte à sa santé en 1955, il fut nommé curé de Jénin dont le climat lui fut plus favorable. En 1956, il eut la satisfaction de s'installer dans le nouveau presbytère, bâti à neuf ; les mines de 1948 avaient soufflé l'ancien appartement, loué. Il mit tout son cœur à aménager le terrain de la nouvelle mission qui se trouvait occupé par un monticule d'anciens déblais. Outre sa petite mission de Jénin, D. Chomali desservait les succursales voisines qui en dépendent : Bourkin, Kafr Qoud, Deir Ghazaleh et Jalameh, cette dernière, un village coupé en son milieu par la ligne de démarcation de 1948.

Intelligence vive, excellente plume arabe, D. Chomaly aimait le travail intellectuel et s'était donné une bonne culture qui se révélait dans ses sermons. C'était en effet un orateur goûté auquel paroisses et communautés faisaient volontiers appel. Il édita en 1939, à Rafat, un ouvrage de méditations en arabe, La manne céleste المن السماوي, en deux petits volumes. En 1953, il traduisit en arabe et édita au Liban, sous le titre Des ténèbres de l'erreur à la lumière de la certitude (من الشك الى ضياء اليقين), l'ouvrage One Lord, one Faith, de Fr. Vernon Johnson, religieux anglican dont la conversion eut du retentissement en 1929.

Malgré quelques accrocs de santé, D. Chomaly pouvait se promettre encore de longues années d'activité apostolique. Mais le Seigneur en a disposé autrement. En novembre passé, on dut l'opérer d'une tumeur maligne, décelée avec quelque retard. Il ne devait plus se remettre. Après qu'il eût caressé quelques espoirs d'amélioration, son mal reprit vite son cours inexorable. On peut bien relever comme, des 4 grands séminaristes de 1917, trois auront été ainsi emportés par le cancer.

Pendant sa maladie, D. Zacharie aura eu la grâce de trouver à ses côtés, pour ces longs mois de souffrances, Sœur Noélie, des Religieuses du Rosaire, infirmière qualifiée, sa propre nièce. Le dévouement et l'es­prit surnaturel de cette vaillante religieuse ont fait l'admiration de tous et ont été pour le malade un réconfort inappréciable.

Dès qu'au retour caractérisé de son mal, D. Zacharie a été informé de sa vraie nature, il a regardé venir la mort avec courage. II s'est préparé généreusement à la rencontre du Seigneur. Il a profité de quel­ques répits pour un dernier séjour à Jénin afin d'y mettre toutes ses af­faires en règle. Il est venu passer ses derniers jours de souffrances, très surnaturellement supportées, à Bethléem, toujours soigné par les Filles de la Charité et par Sœur Noélie et visité par ses confrères et par les siens de Beit Sahour. S.B. Mgr le Patriarche est souvent venu le visiter ainsi que ses confrères du Patriarcat. S.E. Mgr Zanini, Délégué Apos­tolique lui faisait aussi sa dernière visite de réconfort au matin même de la mort. Quelques instants avant de mourir le samedi 8 juin, assisté des curés de Beit Jala et de Beit Sahour, il avait eu aussi la consolation de voir son petit neveu, élève au petit Séminaire Patriarcal.

Beit Sahour a fait des funérailles unanimes à son enfant, dans la soirée du dimanche 9 Juin. Dans la matinée, S.B. Mgr le Patriarche était venu à Beit Sahour prier sur le cercueil et présenter ses condoléances à la famille. Mgr Simaan, vicaire général, a chanté la messe des funérailles. En quelques mots sentis, il a dégagé pour l'immense assistance le sens surnaturel de cette vie sacerdotale couronnée par de longs mois d'épreuve courageusement supportés. De très nombreux confrères de D. Zacharie étaient venus lui faire leur dernier adieu. Pendant la messe avaient pris place au chœur S.E. Mgr le Délégué Apostolique dont le geste a été très apprécié par le clergé, et S.E. Mgr Abou Saada, lui aussi enfant de Beit Sahour. Les communautés religieuses, étaient largement représentées à ces funérailles. Outre la paroisse latine entière, une foule immense de Beit Sahour, Bethléem et même Beit Jala, Birzeit et Jénin, a voulu rendre un dernier témoignage à ce prêtre bien connu de tous. C'est donc un cortège exceptionnel qui, par les rues de Beit Sahour, l'a accompagné jusqu'au cimetière. Là, après le maire, poètes et orateurs ont encore parlé avec beaucoup de chaleur de leur cher disparu.