Né: 1832 à Erkath (Cologne, Allemagne)
Études: 11.2.1855: Birgnole Sale à Gênes
Ordination: 1858
Nominations & Activités:
- 20.4.1858: Vicaire de la paroisse Saint-Joseph à Jifna avec le curé P. Joseph Coderc, pour y apprendre l'arabe
- 27.2.1859: Partage avec PP. Joseph Coderc, Étienne Joly, Louis Courtais à l'ouverture de la paroisse de Birzeit
- 12.1859: Ouverture de la première mission et premier curé de la paroisse Saint-Pierre à Taybeh, en Palestine jusqu'à sa mort
- Retraite à Beit Jala
Mort: 28.9.1860 à Beit Jala, à l'âge de 28 ans. Il est le premier mort du clergé patriarcal
Écrits:
- Feuille ital. p. 38 sur Wembrock à Taybeh, sa vie, la conversion, Hassis, Khormy
- Cf Scholtz, Yottes Pioniers, 1975, p. 110-112
Le 28 septembre 1860, il y a donc un siècle, mourait D. Philippe Uhlenbrock. Il fut le premier défunt des missionnaires du Patriarcat latin. La figure de ce jeune prêtre mérite d'être évoquée après un siècle. En sa personne, en effet, ce furent vraiment de remarquables prémices que le Clergé patriarcal envoya dans l'éternité.
D. Philippe Uhlenbrock était un Allemand du diocèse de Cologne. Il avait terminé ses études cléricales au Collège de missions étrangères de Brignole-Sale à Gênes. C'est de là que vinrent les premiers missionnaires italiens du Patriarcat. Arrivé à Jérusalem en 1858, D. Uhlenbroek fut envoyé à Gifneh comme vicaire de D. Codere, pour y apprendre l'arabe. Il s'y occupa spécialement de la paroisse voisine, Birzeit, ouverte au début de 1859. Le 27 février de cette année, il prit part avec ses confrères, DD. Codere, Joly et Courtais, à la première cérémonie religieuse latine dans ce village. Le 6 mars suivant, ce fut lui qui y célébra la première messe catholique. Il eut d'ailleurs à faire face à l'hostilité des dissidents de Birzeit. Ils en vinrent même aux coups de pierre et de bâton, mais sans pouvoir intimider le jeune prêtre.
De Gifneh-Birzeit, D. Uhlenbrock passa à la fin de cette même année à Taybeh, l'Ephrem évangélique de S. Jean (11,54) où Notre-Seigneur chercha refuge avec ses disciples avant sa passion. D. Uhlenbrock devint le premier curé de cette nouvelle paroisse.
La poignée de ses fidèles lui laissait des loisirs. S'inspirant, comme il le disait lui-même, de l'exemple de son compatriote Saint Bruno, il voulut aussi mener d'abord la vie d'ermite dans le désert tout proche, qui était presque celui de la Quarantaine de Notre-Seigneur. Dans une lettre du 8 juillet 1860 au patriarche, il souligne que s'il veut aller au désert, « ce n'était pas pour y chercher un repos, mais un lieu de gymnastique spirituelle et se préparer ainsi à la prédication de l'Évangile en ce pays ». Il semble que Mgr Valerga accéde en partie à ses désirs. Un contemporain, D. Dikha, nous dit que le missionnaire « habitait une chambre dans le village, mais qu'autant que possible, il se retirait dans une grotte de la montagne voisine où il passait son temps à prier, lire, étudier et méditer ».
Le jeune missionnaire pouvait se croire à peine au début de sa carrière apostolique. Cependant, il n'était pas depuis un an à Taybeh que le Seigneur le rappelait soudainement à Lui. Venu au Séminaire Patriarcal de Beit Jala, il y tomba malade et le mal, une sorte de fièvre jaune, empira très vite. On lui donna les derniers sacrements. Il fut assisté par un de ses condisciples de Brignole-Sale, arrivé à peine depuis trois mois, D. Vincent Bracco, le futur second patriarche. D. Dikha, témoin oculaire de sa désolation, a noté : « Il fallait voir comment D. Vincent pleurait à son chevet, et surtout lorsqu'il expira. » Le jeune missionnaire ainsi prématurément tombé fut enterré au cimetière paroissial de Beit Jala.
Sa jeune vertu, son zèle, son rare esprit de pénitence laissèrent un profond souvenir à ses confrères éplorés. La nécrologie du Patriarcat latin restauré ne pouvait pas s'ouvrir par une plus sainte mort, prémice de tant d'autres.