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1952 Michel Khader (1927-1982)

Né: 8.2.1927 à Zababdeh (Jénine, Palestine)

  • 17.4.1938: Reçoit le sacrement de baptême par P. Issam Salman
  • 19.6.1938: Reçoit le sacrement de confirmation par S.B. le Patriarche Louis Barlassina

Études:

  • Études à l'école paroissiale à Zababdeh
  • 4.10.1940: Rejoint le Petit Séminaire Patriarcal
  • 1.10.1945: Rejoint le Grand Séminaire Patriarcal, sur recommandation du P. Selim Hadweh
  • 1.10.1948: Il a commencé à étudier la Théologie
  • 5.12.1948: Tonsure et Les Premiers Ordres Mineurs par Mgr Gustave Testa à Sainte-Catherine à Bethléem
  • 17.12.1949: Derniers Ordres Mineurs par S.E. Mansour Gelat à la Pro-cathédrale
  • 8.7.1951: Sous-diaconat par S.E. Mansour Gelat à la Pro-cathédrale
  • 22.12.1951: Diaconat par S.E. Mansour Gelat à la Pro-cathédrale

Ordination: 6.7.1952 par S.B. le Patriarche Albert Gori à la Pro-cathédrale du Patriarcat latin de Jérusalem

Nominations & Activités:

  • 22.8.1952: Vicaire de la paroisse du Christ-Roi à Amman avec le curé P. Nemeh Simaan
  • 8.11.1957: Curé de la paroisse Saint-Justin à Rafidia, en Palestine jusqu'au 5.6.1959
  • 5.6.1959: Curé de la paroisse de l'Immaculée Conception à Hoson, en Jordanie jusqu'au 5.8.1965
  • 8.1965: Curé de la paroisse Saint-Paul à Ajloun, en Jordanie jusqu'au 13.9.1973
  • 7.10.1968: Membre des rapports islamo-chrétiens
  • 1970: Membre du Conseil presbytéral de Jordanie
  • 16.8.1973: Curé de la paroisse Sainte-Famille à Gaza, en Palestine jusqu'au 9.6.1975
  • 9.6.1975: Curé de la paroisse Saint-Rédempteur à Jénine, en Palestine jusqu'à sa mort
  • 1975: Président de la Société de la Bienfaisance à Zababdeh
  • 6.7.1977: Célébration de son jubilé d'argent sacerdotal
  • 1.1980: Responsable des émissions catholiques de Radio Israël

Mort: 1.1.1982 à Jénine, à l'âge de 55 ans

Enterré: 3.1.1982 à Zababdeh, par Mgr Hanna Kaldany

Le 1er janvier, on était tout à la joie au Patriarcat latin pour la promotion épiscopale de Mgr Sélim Sayegh, le nouvel auxiliaire du Patriarche. Mais au milieu de la joie tombait l'épreuve. On apprenait que le curé de Jénin, D. Michel Khader, avait été emporté le matin, avant sa messe de la fête, par un troisième infarctus. Responsable des émissions latines à Radio-Israël, il s'était fatigué à préparer celle de janvier. La veille, à Nazareth, le P. Eligio de Marchi, supérieur de l’hôpital des Frères de Saint-Jean de Dieu, lui trouvant bien mauvaise mine, avait insisté pour un examen sérieux immédiat. D. Michel, pressé par sa prochaine émission et craignant de se voir retenir à l'hôpital, avait renvoyé à quelques jours sa visite médicale. Pour lui, c'était l'heure du Seigneur qui lui faisait signe le lendemain matin.

D. Michel était originaire de Zabab­deh, la paroisse latine importante de Sa­marie, ouverte le 1er janvier 1883. Elle a donné au Patriarcat 5 prêtres et plusieurs religieuses du Rosaire. Né le 8 février 1927, cinquième de 7 enfants, 5 frères et 2 sœurs, Michel faisait ses études élémentaires à l'é­cole latine du village. En octobre 1940, il était envoyé au petit Séminaire Patriarcal de Beit Jala par son curé, D. Sélim Hadweh (1904-1970). Douze ans plus tard, le 6 juillet 1952, il était ordonné prêtre par le Patriarche Gori à la concathédrale de Jérusalem.

Après un bref service à Ramallah chez D. Michel Karam (1903-1979), il était nommé vicaire à Amman chez Mgr Siman (1908-1981). Celui-ci lui confiait la succursale de Mahatta (la gare d'Amman) qui, dans la suite, donnerait naissance aux deux paroisses de Hachimi (1963) et de Marka (1973). Il y avait alors à Mahatta une résidence bien curieuse, aux murs plaqués de tôles de tanakés ; elle ne déparait pas alors dans le bidonville qu'était ce quartier, surgi avec l'afflux des réfugiés. En 1956, D. Michel pouvait s'y installer un peu mieux, de l'autre côté de la route, dans une vraie maison appartenant à D. Nim­ri, le curé de Gaza. En 1957, il était nommé curé de Rafidia, alors encore distinct de Naplouse, qui allait annexer ce village en 1963. En 1959, il revenait en Transjordanie, nommé curé de Hoson où il allait se dévouer pendant 6 ans. En août 1965, il passait pour 8 ans à la paroisse d'Ajloun.

Pendant son séjour à Ajloun, D. Michel était victime, le 24 avril 1966, d'un grave accident d'auto, avec une vertèbre cervicale fendue qui allait lui causer longtemps de vives souffrances. À vrai dire, toute la vie de D. Michel aura été jalonnée d'épreuves de santé. Encore petit séminariste, outre une banale opération d'appendicite en 1943, il en subissait une autre plus sérieuse, en classe terminale, pour un ulcère au pylore où le chirurgien dut aboucher son estomac à l'intestin. Vicaire de Mahatta, il avait eu aussi une grave crise des reins qui lui valut trois semaines d'hôpital à Amman. En 1959, il fut encore opéré à Haifa où on lui trouva brisée l'apophyse d'une vertèbre lombaire qui le faisait souffrir déjà depuis 12 ans. L'accident d'auto de 1966 le fit revenir à Haila pour traitement. Par bonheur, D. Michel, de tempérament optimiste et jovial, supportait surnaturellement ses épreuves de santé, menant malgré tout courageusement ses activités pasto­rales, même avec un corset pendant quelque temps.

En 1970, il avait été nommé membre du conseil presbytéral de Jordanie. En septembre 1973, il devenait curé de Gaza, paroisse plus aidée et ville de climat plus doux. En juillet 1975, il passait à la paroisse de Jénin, tout proche de son village de Zababdeh. Avec sa petite auto, il desservait aussi les petites communautés de fidèles latins dans les succursales voisines, aux villages de Bourqin, Deir Ghazzaleh, Jalameh, Mouqeibleh. KFer Qoud, Ya'bad. De Jénin, il était aussi président de la Société de bienfaisance de son village de Zababdeh en plein essor et dont était curé son ami et prédécesseur à Jénin, D. Manoe ! Mousallam. Pour son jubilé d'argent, il se vit offrir par ses frères, émigrés en Amérique du Sud, un beau voyage, passant aussi par la Belgique où il avait des neveux.

Le 12 avril 1977, il avait eu un premier infarctus sérieux qui le fit hospitaliser chez les Frères de Saint-Jean de Dieu de Nazareth. Il en eut encore un autre, plus léger, en convalescence chez lui à Zabab­deh. En janvier 1980, il assumait, en succession de D. Karam, l'organisation des émissions mensuelles latines à Radio-Israël, avec l'allocu­tion de circonstance. Il aura rempli cette tâche deux ans à la satisfaction de tous. Ce sera même la préparation de l'émission de janvier 1982, alors qu'il était fatigué et malgré les instances des Frères de Saint-Jean de Dieu la veille de sa mort, ce qui peut expliquer son troisième infarctus au matin du 1er janvier. Il avait eu encore le temps ce matin-là de préparer sa messe et de faire visite à un ami tout proche. Comme il ne paraissait pas à la chapelle à l'heure de la messe, on est allé à sa chambre et on l'a trouvé tombé à terre, inanimé. Aussitôt averti, D. Manoel est arrivé de Zababdeh et, le trouvant encore chaud, lui a donné l'extrême-onction. Le docteur appelé aussi avait diagnostiqué un infarctus fatal.

Zababdeh lui a fait des obsègues unanimes émouvantes, avec aussi le concours de ses fidèles de Jénin, ainsi que du maire musulman de cette ville. Le dimanche 3 janvier dans la soirée, S.E. Mgr Kalda­ny – le patriarche était parti ce même jour pour Rome – a présidé la cérémonie des obsèques qui avait fait venir de nombreux prêtres de toute la rive droite, des religieuses du Rosaire, surtout, les Frères de S. Jean de Dieu, tous les notables de Zababdeh dont il présidait la société de bienfaisance, toute sa puissante tribu des Débês et le village unanime. D. Rafiq Shobash, curé de Rameh, a présidé la mes­se concélébrée et, à l'homélie, a retracé la carrière apostolique du dé­funt. À l'absolu, S.E. Mgr Kaldany a tiré pour tous la leçon de foi et confiance que suggérait cette mort soudaine. La belle troupe de scouts de D. Manoel a beaucoup relevé la cérémonie, apport du cercueil depuis la maison natale à travers tout Zababdeh, puis conduite au cimetière tout proche de la nouvelle église paroissiale, où les res­tes de D. Michel ont été déposés parmi les siens qui m'y avaient de­vancé.