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1909 Bichara Saadeh (1885-1964)

Né: 29.4.1885 à Ramleh

Études: 31.10.1901: Rejoint le Petit Séminaire Patriarcal

Ordination: 18.12.1909

Nominations & Activités:

  • 1.1910: Vicaire de la paroisse Notre-Dame du Rosaire à Kérak avec le curé P Joseph Stephan
  • 1.1911: Premier missionnaire et Premier curé de la paroisse Notre-Dame des Sept Douleurs à Aboud, et Vicaire de la paroisse Saint-Joseph à Jifna avec le curé P. Antoun Tannous jusqu'à 11.1913
  • 1912: Début de la construction du presbytère en son temps d'Aboud jusqu'à 11.1913
  • 1.1914: Retour au Patriarcat latin
  • 10.1916: Vicaire de la paroisse de l'Assomption de Notre-Dame à Salt avec le curé P. Yousef Saadeh
  • 1.1918: Curé de la paroisse Saint-Pierre à Taybeh, en Palestine jusqu'au 6.10.1919
  • 6.10.1919: Curé de la paroisse du Cœur Immaculé de Marie à Fuheis, en Jordanie jusqu'au 19.12.1921
  • 19.12.1921: Curé de la paroisse de l'Immaculée Conception à Hoson, en Jordanie jusqu'à 9.1924
  • 12.11.1924: Curé de la paroisse de l'exaltation de la Sainte Croix à Ermémin, en Jordanie jusqu'au 23.9.1925
  • 23.9.1925: Curé de la paroisse de l'Assomption de Notre-Dame à Salt, en Jordanie jusqu'au 30.1.1927
  • 7.3.1927: Aide le père Ernest Bundy pendant sa maladie à Gaza
  • 9.1927: Inspecteur catéchisme, Patriarcat latin
  • 1932: Professeur au Séminaire Patriarcal
  • Aumônier de la Pro-cathédrale
  • 10.1950: Professeur de catéchisme au collège Schmidt et Terra Sancta
  • 20.12.1959: Célébration de son jubilé d'or sacerdotal du Patriarcat

Mort: 21.8.1964 Thrombose, à l'âge de 79 ans

Enterré: à Gethsémani

Repentina mors Clericorum sors. Après le décès soudain de D. An­gelo Foresto survenu à Anjara en février dernier, voici que la mort nous ra­vissait subitement, six mois plus tard, un autre vétéran du clergé patriarcal, le R.D. Bishara Saadeh. On le trouva mort dans son lit, le matin du 21 août, foudroyé par une thrombose coronaire.

D. Bishara, fils de Yacoub Hanna Saadeh et Sabha Khalil Majlaton, était né à Ramleh, le 29 avril 1885. Après avoir fréquenté l'établissement Saint-Pierre de Ratisbonne à Jérusalem, il entra le 31 octobre 1901 au petit Séminaire Patriarcal. Le chanoine Théophile Salatovich venait, en cette même année 1901, de reprendre en main – après la longue parenthèse de 8 ans de rectorat du chanoine Chwaliszewski – la direction du Séminaire diocésain. C'est sous le régime paternel de ce grand théologien que D. Bishara accomplit ses études cléricales.

Le 18 décembre 1909, il recevait l'ordination sacerdotale, en l'Église concathédrale du T.S. Nom de Jésus, des mains de S.B. Mgr Philippe Camassei. En janvier 1910, il partait pour sa première destination, missionnaire à Kérak, comme vicaire de D. Joseph Stéfan. Ce fut une année dure qui se termina par la révolution sanglante, éclatée le 5 décembre 1910, des habitants de la ville contre le régime turc.

En janvier 1911, D. Saadeh revenait en Palestine. Il était nommé vicaire de D. Antoun Tannous à Jifneh. C'est de cette ancienne mission qu'il commença à se rendre à Aboud pour assurer le service reli­gieux à la tribu des Fawadleh, qui après beaucoup d'instances avaient obtenu du Pa­triarcat latin d'être reconnus comme catho­liques dans le rite latin. Bientôt, D. Bishara vit la nécessité de s'établir en permanence à Aboud pour prendre soin direct de cette mission. Avec l'assentiment du Patriarcat, il acheta un terrain au nord du village, dans un site appelé Deir Simaan, où affleuraient les restes d'une ancienne église. Il y bâtit deux vastes chambres pour habitation et école, une chapelle provisoire, un corridor qui devait servir de divan et de réfectoire. Un peu plus loin, dans le même terrain, il construisit une petite maison pour les Sœurs du Rosaire qui s'y installèrent cette année même. Il y ajouta un solide mur de clôture qui entourait toute la propriété.

D. Bishara ne resta pas longtemps à Aboud après ces travaux. Après une courte période passée au Patriarcat, il fut affecté comme vicaire à la mission de Salt (1916) où se trouvait alors comme curé D. Antoun Abdrab­bo, le saint missionaire qui devait mourir cette même année (1916) à Hoson, victime de sa charité et de son zèle, en assistant les malades frappés de typhus.

En 1918, D. Saadeh fut nommé curé à Taybeh ; il desservit ensuite les missions de Fouhais (1919), de Hoson (1921), d'Ermemin (1924) et finalement de Salt (23 septembre 1925).

Deux ans plus tard, il fut rappelé au Patriarcat où il se vit confier la direction des écoles patriarcales et l'inspection du catéchisme ainsi que l'organisation du concours catéchistique. Il garda ces charges jusqu'en 1937.

En même temps on lui confia la direction spirituelle de l'Archiconfrérie du Cœur Agonisant de Jésus et de la Confrérie des Mères Chrétiennes. La concathédrale du Patriarcat est en effet le siège central de l'Archiconfrérie du Cœur Agonisant de Jésus établie en 1864 par S.B. Mgr Valerga. Elle a pour but principal de prier pour les mourants et les défunts. Jusqu'à la guerre palestinienne de 1948, - guerre qui causa une intense émigration, - cette Archiconfrérie était très florissante et groupait l'élite des hommes de la paroisse de Jérusalem. Tous les dimanches une messe est célébrée pour eux à la concathédrale, avec prières, office de la Ste Vierge et sermon en arabe. Tous les jours du mois de Juin a lieu une belle cérémonie en l'honneur du Sacré Cœur de Jésus, avec sermon en arabe (introduit par D. Saadeh). Tout le mois de novembre, service du soir avec méditation en arabe et prières pour les défunts. Tous les ans, retraite prêchée pour les hommes, en préparation à la fête patronale de l'Immaculée Conception.

À cette première archiconfrérie pour les hommes s'ajoute la Confrérie des Mères Chrétiennes, établie par S.B. Mgr Bracco. Elle a sa messe hebdomadaire le mercredi à la Concathédrale, avec sermon en arabe et prières. Une retraite spéciale pour les femmes y est préchée chaque année en prépa­ration à la fête de N. D. des Douleurs (15 septembre).

La direction et le service de ces deux confréries constituaient donc une occupation que D. Saadeh prit au sérieux. Il l'accomplit avec fidélité et exactitude pendant 30 ans.

En même temps, il donnait des cours de catéchisme au séminaire (1932), au collège Schmidt et plus tard au collège de Terre Sainte. Il ne quitta l'enseignement ces dernières années qu'à cause de son âge avancé et de sa santé.

Le 20 décembre 1959, il célébra solennellement en l'église concathédrale le 50e anniversaire de son ordination sacerdotale.

Son état de santé commença depuis lors à décliner. Il empira en 1964 où il entrait dans sa 80e année. On le voyait ces derniers temps un peu voûté et fatigué. Il continua cependant ses tournées quotidiennes en ville et ses visites à la basilique du Saint-Sépulcre où il célébrait volontiers sa messe. La veille de sa mort, il célébra encore sa messe au Saint-Sépulcre de très bonne heure, il fit une rapide visite à ses neveux, prit le repas du soir avec ses confrères au réfectoire du Patriarcat.

La mort l'atteignit soudainement dans la nuit du 21 août vers 2 ou 3 du matin. Son enterrement eut lieu le jour suivant à 9 heures. Une Messe de requiem fut chanté à la concathédrale par Mgr Sélim Hadweh, directeur spi­rituel actuel de l'Archiconfrérie du Cœur Agonisant et de la Confrérie des Mères Chrétiennes. S.B. Mgr le Patriarche et S.E. Mgr Gélat, Evêque Auxiliaire, avec un bon nombre de Prêtres et de fideles, y assistèrent. S. E. Mgr Lino Zanini, Délégué Apostolique, voulut aussi s'associer à ces suffra­ges. Après la messe, un long cortège de cars accompagna la dépouille de D. Bishara à Gethsémani. C'est là dans le cimetière réservé aux Religieux fran­ciscains, à l'ombre de la Basilique de l'Agonie, qu'il fut enterré.