COMMUNIQUE – Veuillez trouver ci-dessous le communiqué concernant l’érection d’une paroisse personnelle pour les migrants et les réfugiés en Israël, qui aura lieu le 20 mai 2018.
Jérusalem, le 4 avril 2018
Chers prêtres paroissiaux,
Que le Seigneur vous accorde la paix !
Je voudrais vous informer d’une décision à venir qui concerne le soin pastoral des migrants et des réfugiés dans la région pastorale d’Israël dans laquelle vous travaillez et qui pourrait donc également affecter votre service actuel.
Depuis plusieurs années, la communauté ecclésiale en Israël s’est enrichie de dizaines de milliers d’étrangers qui vivent en permanence sur notre territoire et remplissent nos églises. Les Philippins, les Indiens, les Sri Lankais et bien d’autres sont devenus partie intégrante de notre communauté. A leurs côtés, des réfugiés sont arrivés ces dernières années, en provenance du Sud-Soudan et de l’Erythrée.
Au départ, la pastorale de ces groupes était assurée par des prêtres, principalement religieux, qui se sont mis spontanément au service des besoins pastoraux des fidèles migrants. Puis, peu à peu, le service pastoral s’est organisé, avec la mise en place d’aumôneries officielles. Il y a quelques années, la Coordination de la Pastorale des Migrants a été créée dans le but d’améliorer l’organisation et la méthode du ministère.
Dans la mesure du possible, cette coordination a permis de continuer à servir les personnes qui ne fréquentent pas les lieux de culte traditionnels. S’il est vrai que beaucoup d’entre-elles viennent prier dans nos églises, beaucoup d’autres restent loin des églises et de tout service religieux, souvent à la merci de la criminalité et d’autres situations à risque, ainsi que des sectes évangéliques.
De plus, d’un point de vue juridique, canonique ainsi que social, la plupart de ces personnes vivent dans des situations limites et même souvent irrégulières. Elles travaillent dans des contextes sociaux éloignés des paroisses locales, avec des besoins très différents. Il était donc nécessaire d’identifier des formes d’aide et de soutien pour ces personnes, adaptées à leur situation particulière. Pour ces raisons et bien d’autres, le processus d’organisation du service pastoral des migrants et des réfugiés entre dans une nouvelle étape.
Après avoir discuté avec le Conseil presbytéral le 5 février dernier (CIC 515§2), j’ai pris la décision d’ériger officiellement une paroisse personnelle pour tous les migrants et réfugiés en Israël (CIC 518). Cette paroisse personnelle s’occupera de tous les aspects pastoraux, sacramentels et formatifs des réfugiés et des migrants sur le territoire d’Israël et aura donc toutes les facultés que le droit universel accorde aux paroisses. Toutefois, les diplomates permanents, les étrangers et tous ceux qui se trouvent en dehors de la région pastorale d’Israël doivent être exclus de cette disposition.
Naturellement, les migrants qui fréquentent actuellement les paroisses territoriales, s’ils le souhaitent, peuvent continuer à fréquenter sans souci ces paroisses ; l’accès aux sacrements dans les paroisses territoriales continuera d’être ouvert à tous ceux qui le désirent, sans distinction, y compris aux migrants.
La création de cette paroisse, en bref, vise à garantir un service pastoral complet aux nombreuses personnes qui sont loin de nos églises, mais qui – malgré les circonstances sociales difficiles dans lesquelles elles vivent – veulent toujours avoir le soutien de l’Eglise.
Par ailleurs, les récentes décisions du gouvernement israélien concernant les demandeurs d’asile nécessiteront la définition de nouvelles initiatives, pour lesquelles il faudra cependant se préparer. Pour cette raison également, la « Coordination pour la pastorale des migrants et des réfugiés » deviendra le « Vicariat épiscopal pour les migrants et les réfugiés », et sera dirigé par un Vicaire épiscopal (CIC 476). Par conséquent, à l’avenir, tous les aumôniers, les différents assistants et tous ceux qui travaillent dans ce domaine ecclésial se coordonneront avec le Vicaire épiscopal pour leurs activités et leur ministère. Je crois, en effet, qu’avec la diversité des langues et des cultures, qui doit être respectée, il est également nécessaire d’avoir des éléments d’unité et de clarté entre les différents groupes.
Comme pour tous les autres Vicaires et agents pastoraux, ce sera aussi une priorité pour le Vicaire épiscopal pour les migrants et les réfugiés, en accord avec les indications de l’évêque et sur le territoire de sa compétence, d’œuvrer pour l’unité de toute l’Église de Terre Sainte. En effet, notre Église est connue pour avoir, simultanément, un caractère universel et local. Les chrétiens locaux, les communautés religieuses, les pèlerins qui viennent du monde entier visiter les Lieux Saints, les travailleurs étrangers, les migrants et les réfugiés, chacun avec sa propre langue, son histoire et sa culture, appartiennent à la même Église de Terre Sainte. La création de nouvelles structures ecclésiales est au service des besoins particuliers de chacun, mais dans l’unité de l’Église du Christ en Terre Sainte.
La date de l’érection canonique de la paroisse et du Vicariat a été fixée au 20 mai, solennité de la Pentecôte.
Je vous remercie tous pour le service inestimable que vous rendez à notre Église.
En Christ,
+Pierbattista Pizzaballa
Administrateur Apostolique