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1929 Piere Médebielle (1906-1995)

Né: 29.11.1906 à Saint-Abit (Pau, France)

Études:

  • 1916: Collège de Bétharram
  • 1924: Il a commencé à étudier la philosophie à Bethléem jusqu'en 1926
  • 1926: Il a commencé à étudier la Théologie à Bethléem jusqu'en 1929
  • 1.10.1929: Université de l'Angelicum, Rome
  • 21.3.1930: Doctorat de philosophie à l'Académie pontificale de Saint Thomas
  • 27.5.1951: Doctorat en théologie à l'Angelicum

Ordination: 1.12.1929 par Cardinal Vicaire Pompili à la chapelle du séminaire du Latran

Nominations & Activités:

  • 1931: Professeur d'hébreu et de droit canon à Bethléem
  • 2.10.1932: Professeur de Théologie dogmatique et études bibliques au Séminaire Patriarcal 
  • 1934: Procureur au Séminaire du Patriarcat latin et professeur, travaille à l'écriture du moniteur diocésain
  • 1.12.1954: Célébration de son jubilé d'argent sacerdotal au Séminaire Patriarcal
  • 1962: Secrétaire général du Patriarcat latin sous S.B. le Patriarche Alberto Gori
  • 7.11.1962: Secrétaire général de la CELRA, auteur et historien jusqu'au 22.11.1988
  • 25.1.1964: Membre de la Commission liturgique
  • 7.10.1968: Secrétaire des rapports islamo-chrétiens
  • 16.2.1972: Secrétaire des communications sociales
  • 20.6.1973: Secrétaire de la commission pèlerinage
  • 1980: Professeur de philosophie au Séminaire Patriarcal

Mort: 1.5.1995, à l'âge de 88 ans

Enterré: au cimetière du Séminaire

Le Père Pierre Médebielle nous a quittés à l'aube du 1er mai 1995, dans la paix la plus profonde. Sa mission était terminée. La mort ne l'a pas surpris. Il l'attendait et parlait volontiers de ce « retour vers le Seigneur ».

Il est né en 1906 à Saint-Abit (France) dans un petit village des Pyrénées, tout près de Bétharram. Son oncle était déjà religieux dans la Congrégation des prêtres du Sacré Cœur et le jeune Pierre n'eut pas un long chemin à parcourir pour entrer lui aussi au collège de Bétharram puis au noviciat.

Né près de Bétharrarn, le Père Médebielle a grandi à l'ombre du sanctuaire de la Vierge ; il ne l'oublia jamais ; même si ses activités le portèrent quelquefois à vivre loin de sa communauté, il resta très attaché à sa congrégation.

Il fait son scolasticat à Bethléem de 1924 à 1929. Il est dispensé du service militaire parce que cardiaque. Il est ordonné prêtre à Rome en 1929 où il acquiert un double doctorat en philosophie et théologie.

En octobre 1932, le père Médebielle est nommé au séminaire patriarcal ; il devait y rester 63 ans, jusqu'à sa mort. Il a donc passé toute sa vie en Terre Sainte. Il a aimé cette terre, son histoire, ses habitants, sa langue, sa culture. Il a fait corps avec elle. Il a donné sa vie pour elle. Il a voulu y mourir et y être enterré.

Le Séminaire de Beit Jala était toute sa vie. Quelque temps avant de mourir, il pouvait écrire : « Je suis très heureux dans mon paradis de Beit Jala, entouré des séminaristes. »

La formation des futurs prêtres a été son principal souci. Il leur a consacré son temps et sa peine. Il les suivait ensuite une fois prêtres dans leur paroisse respective, s'intéressant à leur vie spirituelle, les suivant dans leur apostolat, les aidant autant qu'il le pouvait. Le prêtre se sentait aimé et cela créait des liens que rien ne pourra effacer.

Doué d'une intelligence peu commune et d'une vaste culture, le Père Médebielle a été un professeur consciencieux, préparant scrupuleusement ses cours. Esprit curieux, il s'intéressait à tout, si bien qu'il a enseigné un peu de tout, « sauf le droit canon et la musique », aimait-il dire en plaisantant. Il transmettait surtout à ses élèves le goût de l'étude, ce désir de culture et de formation.

Grand travailleur, levé le matin très tôt, il était de bonne heure à son bureau, tapant ­sur sa vieille machine à écrire. De fait, il a beaucoup écrit. Historien des paroisses du Patriarcat, il aimait fouiller les archives et faire le lien entre le passé et le présent. Il a écrit l'histoire de plusieurs missions : Salt, Kérak, Beit Jala, Ermenim, Madaba, Anjara, Taybeh, Bir Zeit., Jaffa de Nazareth, Gifnah.

De 1950 à 1990, il fut le principal rédacteur de Jérusalem, le bulletin diocésain du Patriarcat Latin. Ancien élève de l'École biblique de Jérusalem, il s'intéressait particulièrement au monde de la Bible, rédigeant des notes bibliographiques très soignées sur tous les ouvrages qui apparaissaient en ce domaine.

Secrétaire général de la CELRA, cette conférence épiscopale qu'il a vu naître et qu'il suivait très fidèlement, il s'intéresse à toute l'histoire du monde arabe et de ses relations avec l'Islam.

Sans aucun doute, la force du père Médebielle était sa profonde vie spirituelle. Il avait une fidélité exemplaire à ce que nous appelons les « exercices spirituels » : méditation, messe, visite au Saint Sacrement. Au moment de l'épreuve et de la souffrance, à la fin de sa vie, le père Médebielle a montré la profondeur de sa foi et de sa confiance en Dieu. On peut dire qu'il priait constamment. Le chapelet ne le quittait pas et il parlait volontiers de cette Vierge de Bétharram qu'il avait tant de fois visitée dans son sanctuaire, près de son village natal.

Le Père Médebielle était doué d'une forte personnalité, volontaire et tenace. Il avait ses idées et il savait les défendre. Mais en communauté, il a été un confrère délicieux qui savait laisser taquiner. Il ne gardait aucune rancune. Son cœur était limpide comme ces sources de ses Pyrénées natales.

Homme affable, il savait rentrer en relation. Il eut de nombreux amis, surtout dans l'Ordre du Saint-Sépulcre, dont il suivait la marche avec intérêt. Il reçut même l'honneur d'être promu Chevalier de la Légion d'honneur, mais avec un sourire malicieux, il savait ne pas donner trop d'importance à ces contingences humaines.

En 1989, âgé de 83 ans, le Père Médebielle vit ses forces décliner. Il comprit que la fin était proche. Il arrêta tout enseignement et se mit à écrire ses Mémoires.

Il s'est éteint dans une grande paix, entouré par ceux qui lui étaient les plus chers, les pères et les séminaristes de Beit Jala. Son désir a été d'être enterré dans le petit cimetière du Séminaire où il repose avec les siens dans l'espérance de la Résurrection.