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1905 Issa Bandak (1881-1970)

Issa Bandak (1881-1970)

Né: 30.3.1881 à Jérusalem dans une famille latine et orthodoxe

  • 11.12.1881: Reçoit le sacrement de baptême

Études:

  • 15.12.1893: Rejoint le Petit Séminaire Patriarcal
  • 8.6.1902: Premiers Ordres Mineurs
  • 27.2.1904: Sous-Diaconat
  • 17.12.1904: Diaconat

Ordination: 28.10.1905 par S.E. Louis Piccardo

Nominations & Activités:

  • 1905: Professeur au Séminaire du Patriarcal de langue latine et du Chant jusqu'à 2.1911
  • 2.1911: Aumônier à l'Hortus Conclusus, Ortas jusqu'à sa mort
  • 27.10.1955: Célébration de son jubilé d'or sacerdotal de l'Hortus Conclusus, Ortas
  • 12.11.1861: Fête de cinquante ans d'aumônerie à Ortas

Mort: 19.6.1970 à Ortas, à l'âge de 89 ans, après quelques jours de maladie

Enterré: 20.6.1970 Dans l'église d'Ortas

Le doyen d'âge du clergé patriarcal, D. Issa Bandak, s'est éteint à Ortas, au matin du 19 juin, entré déjà dans sa 90e année. Tout le diocèse le connaissait comme l'aumônier, perpétuel et très vénérable, de l'œuvre du Jardin fermé, l'Hortus conclusus, d'Ortas. Il y était entré aussi dans la 60ème année de son service et son existence s'était identifiée avec cette œuvre et ce site.

Il était né à Jérusalem, le 30 mars 1881, d'une importante famille, latine et orthodoxe. De l'école des Frères, il entra au petit séminaire patriarcal, à Jérusalem, le 15 décembre 1893 et fut ordonné prêtre le 28 octobre 1905, avec son condisciple et compatriote, D. Bonaventure Habash, mort curé de Beit Jala en 1947. De santé frèle, D. Issa resta comme professeur au Séminaire Patriarcal où il enseigna le latin et la musique. Mais, menacé pour sa poitrine, il dut renoncer à l'enseignement. On lui chercha un endroit de repos temporaire. C'est ainsi qu'il arriva à Ortas en février 1911 et en devint l'aumônier, pour le reste de sa longue existence.

Ortas, à 3 km au sud de Bethléem, est un village musulman sur le versant ouest d'un vallon abrupt. Grâce à une source abondante, cette étroite vallée a toujours été une oasis de verdure. Aussi, une tradition y situait le jardin fermé de Salomon, d'autant qu'on avait attribué à ce même roi les vasques creusées en amont de la vallée. En 1883, un archevêque de Montevideo, Mgr Soler, vint en pèlerinage au « jardin fermé ». Il avait dans son diocèse les religieuses de l'Hortus conclusus fondées par saint Antoine Marie Gianelli (mort en 1846 et canonisé en 1951). Conquis par le site de l'Hortus conclusus, il résolut d'ériger dans ce vallon d'Ortas un sanctuaire marial qu'il confierait à ces religieuses du Jardin fermé. Le sanctuaire, encadré dans le monastère, fut bâti sur le versant Est du vallon et béni en 1902. Les religieuses y étaient arrivées dès 1901. C'est de cette œuvre que D. Issa Bandak devint l'aumônier en 1911. Lui-même a présenté, con amore, dans notre revue (1952. pp. 153-159) l'histoire de l'œuvre. Sa santé s'y raffermit assez pour lui permettre d'y exercer pendant bientôt 60 ans un ministère de tout repos et d'y atteindre ainsi la 90ème année de son âge.

D'une haute stature imposante, avec une barbe patriarcale et toujours une tenue ecclésiastique d'antan, l'aumônier d'Ortas, très dévot à la Vierge et au Saint-Sacrement, faisait grande figure. II assurait impeccablement le catéchisme des élèves d'Ortas et le service des Sœurs. Pendant la première guerre mondiale, il était entré en bonnes relations avec les chefs turcs. Il put ainsi sauver le couvent dOrtas d'une occupation militaire turque qui eût été dévastatrice, comme elle le fut pour tant de maisons religieuses. Par sa valeur personnelle et le prestige de sa puissante fa­mille, D. Issa était la personnalité incontestée dOrtas. Les villageois musulmans recouraient volontiers à lui, fin connaisseur des coutumes arabes et qui était toujours prêt à rendre service. En 1951 entre autres, alors qu'une extrême pénurie d'eau affectait la Judée, il fut question de con­fisquer la source d'Ortas au bénéfice de Bethléem. D. Bandak, aux sou­venirs infaillibles, guida le maire de Jérusalem, M. Aref el-Aref, pour découvrir deux autres sources abondantes au-dessous du fond asséché de la troisième vasque. Bethléem et Ortas lui surent également gré de les avoir secourus.

Le grand jour annuel de D. Issa et d'Ortas était le 2 juillet, fête du sanctuaire. Cette fête a toujours été populaire dans le district de Bethléem, attirant une grande foule dans ce val enchanteur. Mgr Gélat, ancien élève de D. Issa, venait volontiers présider les cérémonies dont l'aumônier assurait la parfaite tenue, avec toujours la participation du séminaire pa­triarcal. En 1955 puis en 1961, on avait célébré avec éclat ainsi qu'à Bethléem son jubilé d'or sacerdotal et celui de son arrivée à Ortas. Après Mgr Gélat, S.E., Mgr Beltritti a aussi entouré de ses attentions le vénérable aumônier, que sa vie de malade et de reclus à Ortas avait tenu pour ainsi dire assez en dehors du clergé patriarcal. Le coadjuteur l'a en particulier visité à ses derniers jours, alors qu'il était usé par son extrême vieillesse. L'évêque est revenu avec les membres de la Curie et les curés du voisinage, le séminaire patriarcal, une foule considérable d'amis et de parents, dont le maire de Bethléem et les gens d'Ortas aussi, pour lui rendre un dernier hommage le jour de ses obsèques, le samedi 20 juin. Une dernière fois, mais cette fois porté dans son cercueil ouvert, par les robustes villageois musulmans d'Ortas, D. Issa a encore franchi le viaduc qui mène de sa résidence au sanctuaire par-dessus le vallon. Le curé de Bethléem, le R.P. Zeitoun, a fait la cérémonie des funérailles en présence du Coadjuteur. Celui-ci a pris la parole en arabe à l'homélie pour évoquer la vénérable figure et la si longue carrière de l'aumônier du Jardin fermé. Les religieuses, qu'il avait servies pendant bientôt 60 ans, ont voulu pieusement que sa dépouille mortelle repose définitivement dans cette chapelle de l'Hortus conclusus qu'il avait tant aimée.