Né: 5.7.1908 à Rameh (Nord, Palestine)
Études:
- 2.3.1923: Rejoint le Petit Séminaire Patriarcal
- 30.10.1927: Prise de soutane
- 20.12.1929: Tonsure
- 21.12.1929: Premiers Ordres Mineurs
- 30.5.1931: Derniers Ordres Mineurs
- 12.3.1931: Sous-Diaconat
- 15.1.1933: Diaconat
Ordination: 29.6.1933 par S.B. le Patriarche Louis Barlassina dans l'église de la Dormition au Mont Sion
Nominations & Activités:
- 2.8.1933: Vicaire de la paroisse de la décollation de Saint-Jean-Baptiste à Madaba avec le curé P. Bernardino Merlo
- 1.10.1936: Vicaire de la paroisse du Christ-Roi à Amman avec le curé P. Mansour Gelat 20.4.1937
- 20.4.1937: Vicaire de la paroisse de la décollation de Saint-Jean-Baptiste à Madaba avec le curé P. Bernardino Merlo
- 30.9.1937: Curé de la paroisse de Maïn, en Jordanie jusqu'au 1.11.1938
- 1.11.1938: Curé de la paroisse Saint-Paul à Ajloun, en Jordanie jusqu'au 21.6.1940
- 21.6.1940: Curé de la paroisse de la décollation de Saint-Jean-Baptiste à Madaba, en Jordanie jusqu'au 18.9.1951
- 18.9.1951: Curé de la paroisse Notre-Dame de l'Annonciation à Beit Jala, en Palestine jusqu'au 9.8.1953
- 18.10.1951: Membre de la Commission pour la direction des écoles
- 9.8.1953: Curé de la paroisse de la Sainte-Famille à Ramallah, en Palestine et responsable du collège patriarcal jusqu'au 2.8.1963
- 8.1955: Chargé du collège après l'administration
- 6.7.1958: Célébration de son jubilé d'argent sacerdotal à Ramallah avec la participation aussi de S.E. Mgr Gelat
- 2.8.1963: Curé de la paroisse du Christ-Roi à Misdar, Amman, en Jordanie jusqu'au 20.1.1969
- 25.1.1964: Membre de la Commission liturgique
- 19.12.1965: Investi Chanoine du Saint-Sépulcre
- 20.1.1969: Curé de la paroisse de l'Annonciation de Notre-Dame à Shatana, en Jordanie jusqu'en 1975
- 24.7.1975: Curé de la paroisse Saint-Paul à Ajloun, en Jordanie jusqu'au 22.1.1980
Mort: 24.8.1980 d'Amman, à l'âge de 72 ans
Enterré: 25.8.1980 dans le Cimetière public à Amman
À 72 ans, Can. Ibrahim Hélou, chanoine du Saint-Sépulcre, l'un des aînés du clergé patriarcal latin, était mal remis d'un infarctus qui l'avait frappé en janvier dernier. Retourné cependant en Jordanie, il se préparait à revenir définitivement au Patriarcat à Jérusalem le 29 août, quand le Seigneur en a disposé autrement. De la paroisse du Christ-Roi d'Amman, où il séjournait, il avait pris part avec ses confrères, le dimanche 24 août, à l'installation à Zerka-Nord d'un nouveau vicaire. La veille, et même ce jour-là, il avait paru en pleine forme, jovial et fraternel avec ses jeunes confrères. Revenu avec eux dans la soirée à Amman, il se levait vers 23,15 et frappait chez son voisin D. Maroun, se plaignant d'un malaise qui l'empêchait de respirer. Aussitôt, le curé, D. Sabbah, avec D. Maroun, l'emmenait à l'hôpital italien tout proche où on lui prodiguait tous les soins. Mais le cœur défaillait; D. Ibrahim perdait vite connaissance et expirait en quelques minutes, entouré de ses confrères éplorés.
D. Ibrahim était né le 5 juillet 1908 au village galiléen de Rameh que longe aujourd'hui la route très passante d'Acre à Safed. Ce village, qui compte actuellement quelques 3000 habitants, religieusement très divisé (Druses, Musulmans, Orthodoxes, Melkites, Latins, Protestants, Arméniens) était alors bien plus modeste. La mission latine y dut naissance à un luxembourgeois, D. Zéphyrin Biever (1849-1915) qui avait été, de 1886 à 1891, un très valeureux missionnaire dans les débuts dramatiques de Madaba. Ayant dû s'en retirer, sa santé trop atteinte, le Heilige Land Verein lui confia son installation à Tabga où il allait rester 16 ans. Pendant l'été torride et alors malsain du bord du lac et comme il s'occupait aussi pour le Verein des écoles melkites de Haute Galilée, il montait à Rameh, dans la montagne. Son zèle et sa forte personnalité y suscitèrent un mouvement latin autour d'une famille de Cana. Après bien des résistances, le 13, le patriarche Camassei ouvrit en 1913 la mission latine, vite bloquée par la Première Guerre mondiale. Elle rouvrit en 1920 et en mars 1923, le curé du moment, D. Antoun Hihi de Bethléem, envoyait au petit Séminaire Patriarcal deux de ses enfants de Rameh. La Providence bénit ces vocations : D. Ne'meh Siman, ordonné en 1932, promu évêque en 1965, est vicaire patriarcal latin de Jordanie depuis 1940 ; son camarade Ibrahim Hélou était ordonné prêtre le 29 juin 1933 à la Dormition par le patriarche Barlassina.
D. Ibrahim commença sa carrière pastorale comme vicaire, à Madaba, de D. Merlo, le restant 5 ans sauf un intermède de 6 mois, 6 ans, à Amman. En 1938, il devenait curé d'Ajloun. Mais, lors des changements de personnel nécessités par la Seconde Guerre mondiale dans le clergé patriarcal, il revint à Madaba, cette fois comme curé. Il resta 11 ans dans cette importante paroisse qu'il avait bien appris à connaître, comme vicaire de la forte personnalité qu'était D. Boulos Merlo. Son passage y fut marqué par la construction en 1947 des premiers éléments des nouvelles écoles paroissiales en plein essor et en 1948 du nouveau clocher. Bien élancé et assez haut, dominant tout Madaba et son voisinage, il assure à cette ville, ressuscitée en 1880 par le Patriarcat latin, un cachet chrétien assez rare dans tout le pays. Grâce à son clocher, ce caractère reste à Madaba, malgré les hauts minarets élevés dans la suite, mais en des positions plus basses.
Le 1er octobre 1951. D. Ibrahim Hélou devenait curé de Beit Jala pour 2 ans, y succédant au dynamique D. Georges Bateh qui avait donné un essor exceptionnel aux deux écoles paroissiales. D. Ibrahim continua son travail, mais au rythme de son tempérament très calme qui contrastait fort avec celui de son prédécesseur. De son temps, la municipalité ouvrit une route qui écorna la cour de l'école de garçons, mais la dota aussi d'un mur d'enceinte tout neuf. À Beit Jala, D. Ibrahim sut faire acte d'énergie lors d'envois de paquets d'habits usagés venant des États-Unis pour les réfugiés et les sinistrés de la guerre de 1948. Ces ballots attisaient aussi la convoitise des paroissiens aisés et causaient bien des ennuis. Pour en finir avec ce dommage, D. Ibrahim renvoya simplement à Jérusalem le camion, sans même le laisser entrer dans la cour de son presbytère.
En 1953, il passait pour 10 ans à la cure de Ramallah où il avait aussi la responsabilité du nouveau collège patriarcal secondaire. Mais il y était aidé par ses vicaires successifs, D. D. Makhlouf, Bathish, Ni'mât, Nacer. En août 1963, lors de la division à Amman, le 13 juillet, de l'unique paroisse en celles de S. Joseph de Jebel Amman, de l'Annonciation de Jebel Weibdeh et de Notre-Dame du Carmel de Hachimi-Marka, D. Ibrahim fut nommé curé de la paroisse-mère du Christ-Roi, la plus populeuse et populaire. Le 2 janvier 1966, il était fait chanoine du Saint-Sépulcre, dignité qui le faisait toujours sourire avec humour. À Amman, il était déchargé des soucis de l'école et aidé par des vicaires. Mais il sentait de la fatigue. Quand on voulut lui confier en 1968 la procure du Patriarcat, il déclina cette responsabilité et réclama une petite paroisse où il put se refaire. Ce fut celle de Shatana dans le nord de la Transjordanie où il allait rester 6 ans avant de passer en 1975 à celle d'Ajloun où il avait déjà été jeune prêtre. Pendant qu'il en était curé, la Section du Saint-Sépulcre de Bade-Wurtenberg, qui s'y était déjà occupée de l'école, construisit à neuf la résidence des Sœurs du Rosaire, pour remplacer l'ancienne qui tombait en ruines. La nouvelle, bien orientée et fonctionnelle, était implantée au midi, sur des magasins bordant la rue.
Cependant, en cette même année 1979, D. Ibrahim ressentit à Zerka un premier malaise cardiaque sérieux. Le 23 janvier 1980, un infarctus très sévère le frappait à l'hôpital même d'Amman. Il se sentit vraiment mourir et demanda les derniers sacrements avant de perdre conscience. Il se remit cependant dans la suite et put venir se reposer un mois chez les siens à Rameh, avec sa sœur Tourkieh, qui l'aura fidèlement servi toute sa vie. Se trouvant vraiment mieux, il était revenu en Transjordanie pour prendre ses affaires et se préparait à venir s'installer définitivement au Patriarcat à Jérusalem le 29 août. Mais le Seigneur le prenait soudainement dans la nuit du dimanche 24, alors que, les jours précédents, il avait paru en pleine forme à ses confrères du Misdar, même le 24 encore à Zerka, peu avant le retour de l'infarctus fatal, dans la nuit même.
Remplaçant S.E. Mgr Siman, bien fatigué et condamné au repos, tenu même dans l'ignorance de la mort soudaine de son compatriote, Mgr Raouf Najjar a présidé les obsèques dans l'église du Christ-Roi, le lundi 25. Elles avaient attiré, avec D. Antoun Issa, l'official envoyé aussitôt du Patriarcat par S.E. Mgr Kaldany, en l'absence du Patriarche alors en Allemagne, tous les prêtres de Transjordanie, de nombreuses religieuses, surtout du Rosaire, des anciens paroissiens de D. Ibrahim, du Christ-Roi, de Madaba, de Shatana et d'Ajloun. Mgr Najjar y a bien souligné la leçon de cette belle vie sacerdotale et de sa fin si soudaine. Les confrères étaient venus prier unanimement pour cet aîné, prêtre toujours très digne, irréprochable, très dévoué, personnalité attachante, d'une forte piété virile, d'un grand bon sens plein d'humour, fraternel pour tous ses confrères. D. Ibrahim n'avait que des amis, mais qui pouvaient sourire de son tempérament lymphatique, exceptionnellement calme, limitant évidemment ses initiatives et faisant de lui un grand temporisateur. Mais c'est avec un sentiment d'affection unanime que ses confrères ont prié pour lui et ont accompagné sa dépouille à sa dernière demeure, au remarquable cimetière nouveau, commun à tous les Chrétiens de la capitale, sur la route d'Amman à Madaba.