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1905 Can. Bonaventure Habasch (1882-1947)

Abouna Mantoura

Né: 14.7.1882 à Jérusalem

Études:

  • 27.3.1897: Rejoint le Petit Séminaire Patriarcal  deux ans de Grammaire
  • 8.6.1902: Premiers Ordres Mineurs
  • 27.2.1904: Sous-Diaconat
  • 17.12.1904: Diaconat

Ordination: 28.10.1905 par S.E. Louis Piccardo

Nominations & Activités:

  • 28.3.1905: Vicaire de la paroisse Notre-Dame ad Pasteurs à Beit Sahour avec le curé P. Jean Dissart
  • 11.9.1905: Vicaire de la paroisse Notre-Dame du Rosaire à Kérak avec le curé P. Antonio Scanzio
  • 29.8.1908: Curé de la paroisse Saint-Paul à Ajloun, en Jordanie jusqu'au 1.11.1910, désservir également la ville d'Ankara
  • 12.10.1910: Curé de la paroisse Saint Jean l'Apôtre à Jaffa de Nazareth
  • 16.7.1911: Curé de la paroisse Saint-Joseph l'Artisan à Réneh, Palestine jusqu'au 20.1.1915
  • 1914: Dirige la construction de l'église et du premier presbytère en son temps de Réneh
  • 20.1.1915: Aumônier militaire
  • 16.2.1915: Curé de la paroisse Sainte-Famille à Gaza, Palestine jusqu'au 12.3.1915
  • 15.10.1915: Curé de la paroisse de Visitation de Notre-Dame à Zababdeh, en Palestine jusqu'au 20.9.1919
  • 17.4.1916: Administrateur de Jaffa de Nazareth à la suite de l'après-mort du P. Elias Shiha jusqu'à 6.1916
  • 20.9.1919: Curé de la paroisse Saint-Joseph à Shefamar, Palestine jusqu'au 16.12.1924
  • 15.10.1921: Curé et Directeur du sanctuaire Notre-Dame de Palestine à Rafat
  • 16.12.1924: Curé de la paroisse de Lydda (l'actuel Lod, alors Palestine) jusqu'au 22.6.1925
  • 22.6.1925: Curé de la paroisse Notre-Dame de l'Annonciation à Beit Jala, en Palestine jusqu'à sa mort
  • 1938: Président du Tribunal ecclésiastique diocésain de Jérusalem
  • 8.9.1943: Investi Chanoine du Saint-Sépulcre

Voyages: Rome, Angleterre (7-9.1925) 

Mort: 11.1.1947 à l'hôpital de Bethléem, à l'âge de 65 ans

Enterré: Cimetière du Séminaire Patriarcal 

Le chanoine Bonaventure Habasch, Abouna Mantoura, né à Jérusalem le 14 juillet 1882, il fut ordonné prêtre le 28 octobre 1905. Il commença sa carrière missionnaire comme vicaire de Kérak (1905-1908), puis, après quelques mois de remplacement à Hoson, il fut successivement curé de Ajloun (1909), Réneh (1911), Gaza (mars 1915), Zababdeh (novembre 1915), Chefamar (1919) et Lydda (décembre 1919) qu'il desservait de Jérusalem.

Le 22 juin 1925, D. Mantoura, nommé curé de Beit Jala, alla s'installer le jour même, accompagné de son frère, D. Emmanuel. Quelques jours après, Mgr Barlassina le rappela pour le donner comme guide au prince Chigi qui visitait les lieux saints. Le 27 juillet suivant, D. Mantoura quittait à nouveau Beit Jala pour faire à Rome le pèlerinage de l'Année sainte. Avec son frère Emmanuel, il poursuivit son voyage jusqu'en Angleterre où l'un de leurs frères était installé à Blackpool. D. Habasch revint le 30 septembre parmi ses ouailles qui l'avaient à peine entrevu avant son départ. Il allait rester à Beit Jala 22 ans, jusqu'à sa mort.

Plein de zèle pour son église, D. Mantoura fit beaucoup pour l'embellir. De 1927 à 1931, aidé par un peintre grec, il en orna les murs trop nus. Autour du maître-autel, dédié à l'Annonciation et surmonté d'un beau cadre, don de Napoléon III, il fit courir l'Ave Maria en grande et belle écriture arabe. Sauf quelques Anges sans prétention, ces peintures consistent surtout en dessins géométriques. Si l'on ne peut parler d'une œuvre remarquable, du moins rien n'y choque. D. Mantoura fit aussi aménager l'éclairage électrique de l'église. Il embellit la niche de Notre Dame de Lourdes et munit son autel, ainsi que celui de saint Antoine, d'une balustrade en ciment blanc.

La restauration Boubet-Safieh de 1911 avait flanqué la façade de l'église de deux clochetons très modestes. En 1931, D. Mantoura commença la construction d'un clocher indépendant, sur l'angle de son presby­tère. Ce clocher, malheureusement encore trop bas, fut béni solennellement, le 21 septembre 1932, par Mgr Barlassina.

L'installation définitive du Séminaire patriarcal à Beit Jala, le 7 juillet 1936, fut pour D. Mantoura une source de désagréments. Alors qu'il avait eu jusque là à sa disposition tout l'immense bâtiment du séminaire, il se vit confiné dans l'aile nord-ouest. Il perdit au rez-de-chaussée sa cuisine et sa salle à manger, et, à l'étage, ses appartements exposés au midi. Supportant mal le cœur de l'hiver dans son aile glaciale, il prit l'habitude de quitter Beit Jala après l'Epiphanie pour passer les semaines les plus froides dans la tiédeur de Jéricho.

En 1943, D Mantoura fit don de 500 L.P. pour aider à la construction d'une nouvelle église à Beit Sahour. Pendant quelque temps, il caressa le projet de bâtir à ses frais une petite chapelle à Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus, sur un terrain du Patriarcat, en bordure de la route de Beit Jala à Bethléem. Il disait qu'abandonnant la cure de Beit Jala trop lourde pour lui, il se serait retiré dans quelque appartement contigu à cette chapelle et aurait aidé au service des fidèles les plus proches dans cette vallée. Ces beaux projets n'eurent pas de lendemain.

Avec l'âge, les infirmités n'avaient pas ménagé le curé de Beit Jala, surtout des hernies étendues, aggravées par son embonpoint. Bien qu'il eût à faire chaque jour une bonne heure de marche sur route, le service des paroissiens isolés, dans la vaste périphérie de Beit Jala aux rampes fort raides, lui devenait pénible. Il apprécia donc les aides que lui donna successivement Mgr Barlassina.

D'octobre 1938 à juin 1940, il eut pour vicaire D. Dominique Veglio qui organisa l'école paroissiale de façon très remarquable. En 1940 et 1941, les deux grands séminaristes pleins d'allant qui l'aidaient voulurent relancer le cercle de la paroisse. D. Mantoura opposa d'abord quelque résistance passive, effrayé par l'enthousiasme des organisateurs et dérangé par l'invasion de cette turbulente jeunesse. Il commença par mettre en garde le Patriarche. Mais le cercle, bien soutenu par Mgr Barlassina, connut un plein succès et du meilleur aloi, déclanchant parmi ces jeunes une pratique religieuse inconnue jusqu'alors. En 1942, D. Mantoura reçut comme vicaire D. Fouad Héjazin, puis D. Michel Demaria (Juillet-Décembre 1943), D. Giovanni Barbieri, salésien (Janvier-Juillet 1944) et enfin, en septembre 1944, D. Jacques Beltritti. Ces vicaires successifs déchargèrent leur curé du plus lourd de son ministère et surtout du contrôle de l'école paroissiale.

D. Mantoura était un digne prêtre et un homme fort intelligent. On peut bien penser qu'après un si long séjour à Beit Jala et avec sa lucicidité impitoyable pour apprécier les personnes qui l'approchaient, il avait peu d'illusions sur ses ouailles. Cependant, il savait aussi discerner les belles âmes et, au besoin, prendre sa bonne plume pour en écrire dans le Moniteur diocésain. Il avait un vrai talent de prédicateur, très varié de ton et de gestes, un peu amusant parfois par les contrastes extraordinaires entre ses pianissimi et les gros effets de sa voix de Stentor. On imagine difficilement la puissance de cette voix. Il pouvait couvrir une Schola entière. Dans les cérémonies, les formidables éclats qu'il pouvait fournir et les fantaisies de son chant faisaient aisément perdre son sérieux à la gent écolière des séminaristes.

Au début de 1947, D. Mantoura, après avoir chanté à Beit Jala la grande messe de l'Epiphanie et célébré la fête avec un éloquent sermon, descendit à Jéricho pour son hivernage annuel. Mais le 10 janvier, il se sentit pris à nouveau par l'occlusion intestinale qui avait failli l'emporter quelques mois avant. Revenu le jour même à Beit Jala, il entra aussitôt à l'hôpital français de Bethléem. Une opération désespérée ne put le sauver. Il s'éteignit au matin du 11, après avoir pieusement reçu les derniers sacrements des mains de D. Stéphane Talhami accouru à son chevet. Beit Jala lui fit des obsèques triomphales. Il repose dans le petit cimetière du Séminaire.