VII: S.B. Mgr. Giacomo Beltritti, Patriarche de 1970 à 1987

Né: 23.12.1910 à Peveragno, (Piémont, Italie)
Études:
- Séminaire des Tommasini (Saint-Joseph Cottolengo à Turin)
- 11.10.1926: Grand Séminaire puis professeur au Séminaire
- 5.1927: Retour du Séminaire Patriarcal
- 20.12.1928: Tonsure et Premiers Ordres Mineurs
- 25.5.1929: Derniers Ordres Mineurs par S.E. Franz Fellinger, chapelle du Séminaire Patriarcal
- 21.12.1929: Sous-Diaconat
Ordination sacer.: 15.4.1933 par S.B. le Patriarche Louis Barlassina à la Pro-cathédrale, assisté par les PP. Mirande et Wadoups.
- 1932: Professeur au Séminaire Patriarcal jusqu'à 6.1933
- 2.3.1934: Curé et Directeur du sanctuaire Notre-Dame de Palestine à Rafat
- 4.5.1935: Curé de la paroisse de la Sainte-Famille à Ramallah, Palestine jusqu'au 15.6.1940
- 26.6.1940: Assigné à résidence à Rafat
- 8.1941: Assigné à résidence à la Flagellation à Jérusalem
- 24.7.1943: Vicaire à la paroisse Notre-Dame de l'Annonciation à Beit Jala avec le curé P. Bonaventure Habasch
- 25.1.1947: Curé de la paroisse Notre-Dame de l'Annonciation à Beit Jala, Palestine, après la mort du curé P. Bonaventure Habasch jusqu'au 25.4.1949
- 24.4.1948: Chancelier par Mgr Gustave Testa, il sera ensuite confirmé dans ses fonctions par Mgr Gori et restera 15 ans Chancelier du Patriarcat latin
- 17.3.1951: Investi Chanoine du Saint-Sépulcre
- 30.5.1955: Voyages Parti en Europe pour y prendre quelque repos
- 21.9.1965: Auxiliaire du Patriarche Gori « avec droit de sucession dans la charge patriarcale, dès que le siège serait vacant ».
- 25.9.1965: Évêque de Cana
- 10.10.1965: Consacré avec Mgr Sim’an au Saint Sépulcre par Mgr. Gori
- 16.10.1956: Camérier secret de Saint Sainteté par le pape Pie XII
- 6.4.1958: Célébration de son jubilé d'argent sacerdotal par ses confrères de la Curie autour de S. B. Mgr le Patriarche au Patriarcat
- 10.10.1965: Vicaire général du Patriarcat latin
- 25 11.1970: Succède à Mgr Gori, décédé
- 13.12.1970: Consacré Patriarche latin de Jérusalem au Saint-Sépulcre
- 2.1.1971: Reçoit le pallium de Paul VI à Rome (accompagné par le P. Piere Medebielle)
- 1971: Bénédiction de la 2ème 'église de la paroisse Notre-Dame du Mont Carmel à Jabal-Hashimi à Amman
- 1973: Bénédiction de l'église de la paroisse Marie-Mère de l'Église à Marka
- 28.9.1973: Président de la commission catéchisme
- 14.9.1979: Bénédiction de l'église de la paroisse Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus à Safout
- 14.4.1983: Célébration de son jubilé d'or sacerdotal
- 1985: Bénédiction de l'église de la paroisse Marie de Nazareth à Sweifieh
- 23 12.1985: Présente sa démission (75 ans accomplis)
- 21.6.1986: Bénédiction de l'église de la paroisse de Bourqin
- 28 12.1987: Cesse sa charge à la nomination de Mgr Sabbah comme Patriarche latin de Jérusalem
- 1.1.1988: Préside la réouverture de la Pro-cathédrale restaurée
- 14.1.1988: passation de la Crosse et de l'Etole à son successeur intronisé au Saint-Sépulcre
- 17.1.1988: se retire à Rafat, accompagné par le Patriarche, la Curie, Mgr Curis (Délégué), et le Custode Cechitelli. Il revient occasionnellement à Jérusalem
Mort: 1.11.1992 Au Patriarcat vers 15 heures, à la suite d'une crise cardiaque, à l'âge de 82 ans
Enterré: 3.11.1992 Dans le caveau des Patriarches, parmi une foule immense venue lui rendre hommage
Les anecdotes :
- Il étudia au séminaire de Jérusalem
On s’en souvient peut-être ; après la Première Guerre mondiale, le séminaire du Patriarcat latin dut être entièrement rénové et restauré afin d’être en mesure d’accueillir de nouveaux séminaristes. Le Patriarche de l’époque, Mgr Barlassina, s’attela à la tâche avec ferveur ; et dès la fin des travaux, il s’empressa de faire venir des séminaristes de sa ville natale, Turin. Or le futur Mgr Beltritti, qui étudiait à cette époque chez les Tommasini (précisément là où Mgr Barlassina avait lui-même suivi ses études), fut de ceux qui entendirent l’appel du Patriarche. Ainsi, il arriva le 11 octobre 1926 à Beit Jala, foulant du pied la Terre Sainte à seulement seize ans.
- Il connut trois années d'internement pendant la Seconde Guerre mondiale
En 1939, alors qu’il travaillait sur un projet de construction de collège universitaire catholique, l’arrivée de la guerre met fin à toutes ses initiatives. Un an plus tard, Mgr Beltritti est arrêté et entame trois années de réclusion, d’abord à Deir Rafat, puis à Mouqeibleh et enfin au couvent de la Flagellation, à Jérusalem. Il profite de ce temps pour approfondir son enseignement culturel et spirituel et enseigne la théologie à d’autres séminaristes emprisonnés avec lui.
- Il fut un chancelier très actif
Nommé chancelier du Patriarcat latin de Jérusalem en 1949, Mgr Beltritti met en place, dès les premiers temps de son mandat, de nombreux projets visant à restructurer le Patriarcat. Ainsi, il réorganisa le service des archives, remonta l’imprimerie au sein du patriarcat pour remplacer celle de Rafat (cette imprimerie sera plus tard délocalisée à Beit Jala), relança l’impression du Bulletin diocésain et créa une parution mensuelle en arabe, « La vie chrétienne », qui fut distribuée au-delà des frontières du diocèse jusqu’à la guerre de 1967. Il contribua aussi à la catéchèse en prônant notamment l’utilisation de la « méthode active » (qu’il résume en trois mots : action, intérêt et liberté) pour enseigner le catéchisme.
- Il refusa sa nomination de coadjuteur du Patriarche
En 1965, Mgr Beltritti apprend qu’il est nommé coadjuteur du Patriarche par des religieuses, qui ont entendu la nouvelle à la radio. Sans perdre un instant, il rédige alors un télégramme à l’intention de Mgr Gori, Patriarche latin de Jérusalem, pour refuser cette promotion. Mais Mgr Gori, convaincu qu’il fera un excellent Patriarche, ne lui laisse pas le choix. Ainsi, le 20 octobre 1965, son ordination épiscopale est célébrée au Saint-Sépulcre.
- Il ordonna la restauration de la pro-cathédrale du Patriarcat latin
Avec l’aide de l’Ordre du Saint-Sépulcre, Mgr Beltritti put faire entièrement restaurer la pro-cathédrale du Patriarcat, érigée par Mgr Valerga, premier Patriarche latin de Jérusalem. Les travaux durèrent deux ans, pendant lesquels aucun office n’y fut célébré. Enfin, le 1ᵉʳ janvier 1988, Mgr Beltritti put officiellement rouvrir la pro-cathédrale et l’inaugurer en présence de Mgr Michel Sabbath.
- Il entretenait de très bonnes relations avec son homologue grec orthodoxe
A l’époque de Mgr Beltritti, le Patriarche grec orthodoxe s’appelait Benediktos I et avait été nommé en 1957. Si l’on en croit les comptes rendus de leurs visites mutuelles, Mgr Beltritti montrait un grand respect envers ce Patriarche plus âgé et plus expérimenté que lui, partageant avec lui des relations très cordiales, voire mêmes amicales. Ainsi, le Bulletin du Grand Séminaire latin écrit en 1972 que « l’amabilité conjointe des Patriarches Benediktos I et Beltritti dégèlent tout à fait l’atmosphère. Depuis longtemps déjà, Mgr Beltritti a gagné le Patriarche Benediktos par ses attentions et les déférences très appréciées d’un jeune Patriarche envers son aîné déjà octogénaire. Il l’a comblé encore aujourd’hui en proclamant devant tous, quand il l’a accueilli, « c’est notre Patriarche ». Sa Sainteté Benediktos le lui rend de tout cœur. »
- Il avait une passion pour la liturgie
Des années avant la création d’un bureau officiel, Mgr Beltritti démontra un intérêt tout particulier pour la liturgie. Ainsi, il participa à toutes les réunions de la commission chargée de la liturgie du diocèse et contribua activement à la publication de plusieurs ouvrages liturgiques, dont certains furent utilisés en Syrie, au Liban, en Iraq, au Koweït, aux Émirats arabes unis, au Soudan, en Égypte et même en Afrique du Nord. Il fit également don de tous les présents reçus à l’occasion de son jubilé d’or sacerdotal pour aider au financement de l’impression du grand lectionnaire quotidien de la messe.
- Il voyagea loin et beaucoup
Afin d’entretenir ses relations avec les lieutenances de l’Ordre du Saint-Sépulcre, Mgr Beltritti fut souvent amené à voyager hors des frontières de son diocèse, et notamment en Europe. Ainsi, il visita le Canada en 1974, l’Allemagne en 1977 et 1980, les États-Unis et le Mexique en 1978, la France en 1980, et enfin la Suisse et l’Autriche en 1982.
- Il fut le premier patriarche à ne pas mourir en charge
Mgr Beltritti fut en effet le premier à déposer sa résignation, le 23 décembre 1985, jour même de son anniversaire (il resta toutefois en charge du diocèse jusqu’à la nomination de son remplaçant, Mgr Michel Sabbath). Ensuite, déchargé de ses fonctions patriarcales, il se retira à Deir Rafat.
- Après 1985, il devint enseignant
À Deir Rafat, l’ancien patriarche latin de Jérusalem, qui avait toujours démontré un vif intérêt pour la catéchèse et le séminaire, qu’il soutint activement pendant son mandat patriarcal, s’installa au monastère Notre-Dame de Palestine afin d’enseigner le catéchisme et de donner des cours de religion au pensionnat de Deir Rafat. En 1934, il en avait été le directeur. Cette activité l’occupera jusqu’à sa mort, qui survint le 1ᵉʳ novembre 1992 lors d’une visite à Jérusalem.